Milène Duhameau : Chorégraphe
Camille Henner : Danseuse
Fanny Reuillard : Vidéaste
Clément Dubois : Scénographe
Yan Raballand : Collaborateur chorégraphique
Romain Serre : Création musicale
Nicolas Masset : Création lumière
Rachel Dufour : Dramaturgie
Production : Compagnie Daruma
Un binôme, un duo, deux amis, un couple ? Le projet parle d’amour et de désir, il questionne les schémas sociétaux que l’on peut avoir sur une relation à deux, qu’elle soit amicale, amoureuse, fraternelle… et d’aller ainsi à l’encontre de nos idées préconçues. Il interroge les codes sociaux régissant les règles du jeu à deux et qui codifient, institutionnalisent et cloisonnent la rencontre d’un corps avec un autre. La proposition dansée est ainsi rendue possible grâce à une complicité déjà instaurée, en l’occurrence celle que j’ai personnellement et professionnellement avec Camille Henner depuis plusieurs années. Les moments de laboratoire nous ont permis de prendre le temps d’explorer, sous un nouveau jour, des matières et des gestuelles connues, de les déshabiller pour en redécouvrir l’essence, de retourner à la simplicité du geste, de partir de l’ordinaire pour en ré envisager les multiples sens. Dans le même temps, cela a créé l’opportunité de se lancer et de relever de nouveaux défis, de précipiter de nouvelles sensations : tentative de légèreté, tentative de lenteur, marche sur le corps et d’assumer également le principe de gravité. Tout simplement l’envie de faire autrement. Cette proposition artistique explore concrètement le champ des possibles de l’altérité corporelle avec ses complexités et ses incertitudes.
Une danse improvisée :
Donner et laisser voir la recherche, les tentatives, plutôt qu’une matière finie. Donner et laisser voir ce qui se passe habituellement/normalement dans un espace, clos, seul, à l’abri des regards, sans peur du jugement. Donner et laisser voir ce qui compose un processus de création. Donner et laisser voir du plein, du vide. Faire face à la peur de l’ennui de soi à soi dans la recherche, et l’ennui de celui qui observe, de celui qui essaie, s’égard, hésite, prend plaisir, exulte, contient… Bien qu’improvisée cette danse a été explorée plusieurs fois. Des gestes reviennent tels des gimmicks. Comment se défaire des automatismes, d’une certaine routine (dans une relation, dans un processus de création) ? Les assumer, leur laisser la place pour mieux s’en extraire, pour les détourner ? Partir de quelque chose, s’appuyer sur ce qui existe pour rebondir. À l’intérieur de cette improvisation, laisser sortir cette énergie qui me traverse, qui parfois me dévaste, me déborde, ne pas forcément la maitriser, apprendre à la dompter, l’apprivoiser pour en faire une force, une richesse. Qu’est ce qui fait qu’une matière, une proposition dansée fait sens pour le spectateur ? Qu’est-ce que l’on donne à voir ? Comment quelque chose de personnel et d’intime, un petit plaisir à soi peut devenir généreux, fédérer, réunir, intéresser plusieurs personnes, un public et se révéler être une sensation universelle ?